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« Je n’aurais qu’à vouloir, — car je suis vraiment belle.
Pour éblouir l’essaim des papillons errants,
De mes grands yeux d’azur, astres indifférents,
Je n’aurais qu’à laisser jaillir une étincelle.

« Ah ! parfois, quand je pense à la fuite des jours,
Je porte presque envie aux folles créatures
Qui, voulant autrefois de l’or à leurs ceintures,
Suivaient le tourbillon des rapides amours.

« Même fin, après tout. — La femme au cœur fragile
Et la femme au cœur fort qui vécut chastement,
Côte à côte, aujourd’hui dorment également
Sous les grands cyprès noirs, dans leur fosse d’argile. »


II

Vous ne descendez plus, comme aux temps d’Israël,
Beaux anges pèlerins des légendes antiques ;
Repliant pour jamais vos deux ailes mystiques,
Vous avez disparu dans les hauteurs du ci