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d’épeautre sans beurre, le soir se nourrissaient de pommes de terre cuites sous la cendre ou bouillies à l’eau, auxquelles s’ajoutait une fois la semaine un morceau de lard. Pas de bière, si ce n’est au cabaret, le dimanche ; et c’était la vie de tous les jours, leurs boyaux crevant la faim, leurs membres tremblant la fièvre, avec des claquements de dents et des grelottements de fausse misère.

Ils couchaient sur des paillasses de feuilles sèches, choquant leurs maigreurs contre le châlit, n’ayant que des lambeaux de couvertures et sentant le gel mordre leurs nez, leurs poils se durcir au givre.

En réalité, les Baraque avaient de l’aisance. La maison, le pré qui était derrière, un champ accoté au bois de la commune, d’autres parcelles de terre encore leur apparte-