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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


Diane alors bat en retraite
Et vient, d’un air honteux et doux,
Se plaindre à moi, frottant sa tête
Intelligente à mes genoux ;

Et pour la consoler je passe
La main sur ses reins paresseux,
Songeant quelle superbe race
Elle et Phanor feraient tous deux !

Car elle est chienne noble et compte
Dans les chenils patriciens,
Et Phanor serait au moins comte
Si l’on anoblissait les chiens.

Les chasseurs, pour voir la portée,
Viendraient de la Rochebeaucourt…
Mais Diane est une éhontée,
Hélas ! hélas ! Diane court :

Comme Parabère à Versaille,
Elle a des oublis singuliers,
Et souvent elle s’encanaille
Avec les chiens des métayers !