Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t1, 1887.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
BÉRANGER.

sur lesquelles il comptait le moins et qui lui sont venues le plus naturellement, sans être travaillées, pour ainsi dire, et surtout sans avoir la prétention d’être des odes. Le Roi d’Yvetot, Les Gueux, les Fous, Les Souvenirs du peuple, La bonne Vieille, sont restés dans toutes les mémoires et sont vraiment dignes d’y rester.

A. L.


______



LE ROI D’YVETOT
Mai 1813




Il était un roi d’Yvetot
     Peu connu dans l’histoire,
Se levant tard, se couchant tôt,
         Dormant fort bien sans gloire
Et couronné par Janneton
D’un simple bonnet de coton,
                Dit-on.

Oh ! oh ! oh ! oh ! ah ! ah ! ah ! ah !
Quel bon petit roi c’était là !
               La, la.


Il faisait ses quatre repas
       Dans son palais de chaume,
Et sur son âne, pas à pas,
       Parcourait son royaume.
Joyeux, simple et croyant le bien,
Pour toute garde il n’avait rien
                Qu’un chien.
Oh ! oh ! oh ! oh ! ah ! ah ! ah ! ah !
Quel bon petit roi c’était là !
                La, la.