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BARTHÉLEMY ET MÉRY


1796 – 1867    1797 – 1866




Barthélemy est né à Marseille, Méry dans un village voisin, aux Aygalades.

Leurs œuvres poétiques ont presque toutes été écrites en collaboration. Bonapartistes et libéraux, ils combattirent les idées légitimistes, avant et après la Restauration, soit d’une façon indirecte, dans leurs poèmes épiques, tels que Napoléon en Égypte, La Villéliade, soit directement, par des pamphlets rimés dont le plus célèbre est la Némésis, publication hebdomadaire, qui eut cinquante-deux numéros (mars 1831 — avril 1832).

Barthélemy, esprit violent, injuste, amer, prit une part prépondérante aux satires. Son caractère n’était pas à la hauteur de son talent : pour lui fermer la bouche, il suffit à un ministre de lui payer quatre-vingt mille francs une médiocre traduction de L’Énéide.

Au contraire, Méry, l’auteur de La Floride et de La Guerre du Nizam, ces brillantes fantaisies oubliées de nos jours, était surtout le pétillant causeur du Boulevard, le Méridional à verve intarissable dont les journaux, petits et grands, redisaient à l’envi les reparties et les saillies de belle humeur. C’était un vrai fils du soleil, aimant Paris, mais désorienté sous notre ciel de brume, et qui, malgré l’éternelle jeunesse de son esprit, passait comme un vieillard frileux et grelottant, enveloppé des plus chaudes fourrures en plein été.

A. L.