Page:Lemaistre de Sacy - La sainte Bible, Furne, 1841, vol 2.djvu/579

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

11. Offrez à Dieu un encens de bonne odeur, et de la fleur de farine en mémoire de votre sacrifice, et que votre offrande soit grasse et parfaite, et recevez le médecin ;

12. Car c’est le Seigneur qui l’a créé ; et qu’il ne vous quitte point parce que son art est nécessaire.

13. Il viendra un temps que vous tomberez entre les mains des médecins ;

14. Et ils prieront eux-mêmes le Seigneur, afin qu’il les conduise, à cause de leur bonne vie, au soulagement et à la santé qu’ils vous veulent procurer.

15. L’homme qui pèche aux yeux de celui qui l’a créé tombera entre les mains du médecin.

16. Mon fils, répandez vos larmes sur un mort, et pleurez comme un homme qui a reçu une grande plaie ; ensevelissez son corps selon la coutume, et ne négligez pas sa sépulture.

17. Faites un grand deuil pendant un jour, dans l’amertume de votre âme, pour ne pas donner sujet de mal parler de vous ; mais ne soyez pas inconsolable dans votre tristesse :

18. Faites ce deuil selon le mérite de la personne, un jour ou deux, pour ne point donner lieu à la médisance :

19. Car la tristesse conduit à la mort, elle accable toute la vigueur, et l’abattement du cœur fait baisser la tête.

20. La tristesse s’entretient dans la solitude ; et la vie du pauvre est telle qu’est son cœur.

21. N’abandonnez point votre cœur à la tristesse, mais éloignez-la de vous ; souvenez-vous de votre dernière fin,

22. Et ne l’oubliez pas ; car après cela il n’y a point de retour : vous ne servirez de rien au mort en vous affligeant, et vous vous ferez à vous-même un très-grand mal.

23. Souvenez-vous du jugement de Dieu sur moi : car le votre viendra de même. Hier à moi, aujourd’hui à vous.

24. Que la paix où le défunt est entré apaise en vous le regret que vous avez de sa mort, et consolez-vous de ce que son esprit s’est séparé de son corps.

25. Le docteur de la loi deviendra sage au temps de son repos, et celui qui s’agite peu acquerra la sagesse.

26. Comment se pourrait remplir de sagesse un homme qui mène une charrue, qui prend plaisir à tenir à la main l’aiguillon dont il pique les bœufs, qui les fait travailler sans cesse, et qui ne s’entretient que de jeunes bœufs et de taureaux ?

27. Il applique tout son cœur à remuer la terre et à tracer des sillons, et toutes ses veilles à engraisser des génisses.

28. Ainsi le charpentier et l’architecte passe à son travail les jours et les nuits ; ainsi celui qui grave les cachets diversifie ses figures par un long travail : son cœur s’applique tout entier à imiter la peinture, et par ses veilles il achève son ouvrage.

29. Ainsi celui qui travaille sur le fer s’assied près de l’enclume, et considère le fer qu’il met en œuvre : la vapeur du feu lui dessèche la chair, et il ne se lasse point de souffrir l’ardeur de la fournaise.

30. Son oreille est frappée sans cesse du bruit des marteaux, et son œil attentif à la forme qu’il veut donner à ce qu’il fait.

31. Son cœur s’applique tout entier à achever son ouvrage : il l’embellit par ses veilles, et le rend parfait.

32. Ainsi le potier s’assied près de son argile, il tourne la roue avec ses pieds, il est dans un soin continuel pour son ouvrage, et il ne fait rien qu’avec art et avec mesure.

33. Son bras donne la forme qu’il veut à l’argile, après qu’il l’a remuée et rendue flexible avec ses pieds.