Page:Lemaistre de Sacy - La sainte Bible, Furne, 1841, vol 2.djvu/292

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et leurs persécuteurs en si grand nombre, que soixante-quinze mille hommes furent enveloppés dans ce carnage, sans qu'aucun des Juifs touchât à leur bien.

17 Ils commencèrent tous à tuer leurs ennemis le treizième jour du mois d'adar, et ils cessèrent au quatorzième. Ils firent de ce jour une fête solennelle qu'ils ordonnèrent de célébrer dans tous les siècles suivants, avec joie et par des festins.

18 Mais ceux qui étaient dans la ville de Suse avaient fait le carnage pendant le treizième et le quatorzième jour de ce mois, et n'avaient cessé qu'au quinzième. C'est pourquoi ils fixèrent ce même jour pour en faire une fête solennelle de festins et de réjouissances publiques.

19 Les Juifs qui demeuraient dans les bourgs sans murailles et dans les villages, choisirent le quatorzième jour du mois d'adar pour être un jour de festin, dans lequel ils font une grande réjouissance, et s'envoient les uns aux autres une partie de leurs mets et de leurs festins.

20 Mardochée eut donc soin d'écrire toutes ces choses, et, en ayant fait une lettre, il l'envoya aux Juifs qui demeuraient dans toutes les provinces du roi, dans les plus proches comme dans les plus éloignées,

21 Afin que le quatorzième et le quinzième jour du mois d'adar leur fussent des jours de fêtes, qu'ils célébrassent tous les ans, à perpétuité, par des honneurs solennels

22 (Parce que ce fut en ces jours-là que les Juifs se vengèrent de leurs ennemis, et que leur deuil et leur tristesse fut changée en joie et en allégresse) ; et que ces jours fussent des jours de festin et de réjouissance, oû ils s'envoyassent les uns aux autres une partie de leurs mets, et fissent aux pauvres quelques présents.

23 Et les Juifs établirent une fête solennelle, conformément à ce qu'ils avaient commencé de faire en ce temps-là, selon l'ordre que Mardochée leur en avait donné par ses lettres.

24 Car Aman, fils d'Amadath, de la race d'Agag, ennemi déclaré des Juifs, avait formé le dessein de les perdre, de les tuer, et de les exterminer ; et il avait jeté pour cela le phur, c'est-à-dire le sort, en notre langue.

25 Mais Esther entra ensuite chez le roi, le suppliant de rendre vaines les entreprises d'Aman, par une lettre, et de faire retomber sur sa tête le mal qu'il avait médité contre les Juifs. Enfin on pendit Aman à une croix, aussi bien que tous ses fils.

26 C'est pourquoi, depuis ce temps-là, ces jours ont été appelés phurim, c'est-à-dire les jours des sorts, parce le phur, c'est-à-dire le sort, avait été jeté dans l'urne. Et cette lettre, ou plutôt ce livre de Mardochée, contient tout ce qui se passa alors.

27 Les Juifs donc, en mémoire de ce qui avait été arrêté contre eux, et de ce grand changement qui était arrivé ensuite, s'obligèrent, eux et leurs enfants, et tous ceux qui voudraient se joindre à leur religion, d'en faire en ces deux jours une fête solennelle, sans que personne pût s'en dispenser, selon qu'il est marqué dans cet écrit, et ce qui s'observe exactement chaque année, aux jours destinés à cette fête.

28 Ce sont ces jours qui ne seront jamais effacés de la mémoire des hommes, et que toutes les provinces, d'âge en âge, célébreront par toute la terre ; et il n'y a point de ville où les jours de phurim, c'est-à-dire des sorts, ne soient observés par les Juifs et par leurs enfants, obligés qu'ils sont de pratiquer ces cérémonies.

29 Et la reine Esther, fille d'Abihaïl, et Mardochée, Juif, écrivirent encore une seconde lettre, afin qu'on eût