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les médaillons

Ma rivière, endormie,
De la Lune est l’amie
Et lui sert de miroir
Quand vient le soir.

La pauvre Lune y mire
Son pâle et froid sourire,
Son œil morne et voilé,
Son nez gelé,

Ses langueurs, ses chloroses,
Sa bouche aux coins moroses,
Son visage ennuyé
Qui fait pitié.

Pour consoler, ô Lune,
Ta secrète infortune.
Le bon petit ruisseau
Te peint en beau.

Il rajeunit et lave
Ta joue et ton œil cave
Et ton front de métal
Dans son cristal.