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petites orientales

Et le tournoiement furieux
Où s’agitent leurs longues pattes
A chaque instant me jette aux yeux
L’éclair soudain de leurs dents plates.

Ivres du mouvement croissant,
Avec des cris de bête fauve,
Les bons nègres, d’un pied puissant.
Battent le sol aride et chauve.

Ils sentent dans leurs durs ressorts
Ta force, ô Nature éternelle !
Et n’ont plus d’autre âme en leur corps
Que l’âme ardente de Cybèle.


II

Chers primitifs, ô Bamboulas,
Benjamins de la terre antique,
Grands innocents qui n’avez pas
De morale ni d’esthétique ;