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de fer et quand les provinces avaient, plus qu’aujourd’hui, leur vie propre). Il compose, pour sa réception, un discours sur l’Étude des littératures étrangères, qui témoigne tout au moins d’une assez grande ouverture et liberté d’esprit.

Il va en Italie, loge à Naples, chez un de ses parents, directeur d’une manufacture de tabacs, et y connaît la petite plieuse de cigarettes dont il fera Graziella. Parties carrées sur le lac de Baïa avec l’ami Virieu, — Lamartine ayant sa Prociditane et Virieu sa Sorrentine. Puis Alphonse revient à Milly, faute d’argent. Il s’ennuie, a des humeurs noires. Il va à Paris, s’amuse, joue, fait des dettes que sa mère a bien de la peine à payer. Nouveau retour à Milly, et, derechef, il rêve, s’ennuie, rime par-ci par-là, jette sur le papier ce qui lui vient, tourmenté de désirs vagues, d’une ambition indéfinie ; souvent malade du foie.

L’invasion, les Cent jours, Waterloo le secouent. Avant et après les Cent jours, il est dans les gardes du corps. — Puis c’est, au lac du Bourget, sa rencontre avec Mme Charles, celle qui sera Elvire et qui restera, en somme, son plus grand amour. Il est obligé de passer une année loin d’elle, toujours faute d’argent ; puis elle meurt ; puis il est lui-même très malade. Tout cela approfondit sa sensibilité ; il en résulte qu’il écrit, pour la première fois, des vers originaux, des vers « lamartiniens ». Vers la même époque, il est très répandu à Paris, dans le monde