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CINQUIÈME CONFÉRENCE

« ANDROMAQUE »


Andromaque (1667) est, avec le Cid, la plus grande date du théâtre français. Andromaque, c’est l’entrée, dans la tragédie, du réalisme psychologique et de l’amour-passion, et c’est le commencement d’un système dramatique nouveau.

Pour bien juger de l’originalité d’Andromaque, il faut savoir quelles tragédies on faisait dans les années qui ont immédiatement précédé la pièce de Racine.

Ce qu’on joue entre 1660 et 1667, c’est Othon, Sophonisbe, Agésilas, Attila, de Pierre Corneille ; c’est Astrate, Bellérophon, Pausanias, de Quinault ; et c’est Camma, Pyrrhus, Maximian, Persée et Démétrius, Antiochus, de Thomas Corneille.

J’ai lu, naturellement, les pièces de Pierre Corneille : j’ai lu ou parcouru celles de Thomas et de Quinault. Elles ont toutes ceci de commun, qu’elles