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l’opinion vulgaire des Cartésiens, que vous soutenés, j’en inferois le mouvement perpétuel, et vous avés tâché d’eviter la force de mes preuves, touchant les moyens de cette translation, le mieux que vous avés pû, en faisant des difficultés un peu recherchées sur ces moyens. Cependant ayant revû mes méditations sur le choc des corps, j’ay trouvé que sans levier ny autre apparat, dont je m’étais servi autrefois pour vous satisfaire là-dessus, il y a un moyen simple pour cela. C’est que faisant en sorte que deux corps choquent à la fois un troisième, il doit arriver en certain cas, que les deux corps ensemble, quoyqu’ils fassent une masse plus grande que le troisième, demeurent pourtant en repos, et donnent toute leur force au troisième. » Ad haec respondet Dnus. Papinus in literis 15 Januarii 1696[1] : « Pour ce que vous dites des deux corps, qui communiquent ensemble tout leur mouvement (non dixeram[2] "tout leur mouvement" sed "toute leur force") à un troisiéme, je crois me douter de ce que c’est ; mais crainte d’estre encore obligé de donner deux réponses au lieu d’une, je différeray d’en parler, jusqu’à ce que vous ayés nettement exposé le fait » etc.


Sed cum in illis ipsis literis milii non satis aequitatis ostendere, sed sese ad elusiones praeparare videretur, rem exponere operae pretium non putavi ; neque enim ita nunc constitutus sum, ut latebras varias quaerentem persequi velim aut possim. Caeterum cum voluptate vidi Te in literis tuis 18 Januarii datis, afferre nonnulla de compositione motus, quae cum his pulchre conspirant ipsique opponi possunt. Quae in libello suo scripsit, milii controversiam tuam parum ad sensum meum proponere videntur, ut rem ipsam per se explicare aliquando, quam cum ipso litigare malim.

Video argumentum meum a priori non eodem apud Te esse loco, quo apud me. Neque habeo quod de eo querar. Tantum rogo, ut expendas talia paulo attentius, neque enim tam facile eludi potest, et ipse pro me solutionem objectionis dare potuisses. Sane non video quid Tibi velis, cum dicis actionem virtualem confundi cum formali. Non enim actio mihi hic est virtualis vel formalis ; sed una actio alterius est dupla vel virtualiter, vel formaliter. Nimirum virtualiter, cum dupla est aestimatione, etsi non sit dupla mole vel congruentia, ut Ducatus est duplus Thalen ; formaliter vero, ut Thalerus duplum est semithaleri. Et sciendum

  1. [Ce à quoi Denis Papin répondit dans une lettre du 15 janvier 1696]
  2. [je n'ai pas dis … mais … ]