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sympathie, est capable de mourir de son indifférence. Il eut raison de quitter l’Opéra, mais, hélas ! le pauvre homme, ce fut pour entrer dans la seconde partie de sa vie, dans l’expiation de ses quatorze ans de bonheur, dans la via dolorosa.


III

Si Nourrit vivait aujourd’hui, il gagnerait cent cinquante mille francs par an. Pendant ses quatorze ans d’Opéra, ses appointements annuels restèrent fixés au chiffre de trente mille francs, sauf la dernière année, où ils s’élevèrent à quarante mille. Cette somme suffisait alors pour vivre honorablement ; le présent était assuré, mais non l’avenir. Nourrit se trouva donc à trente-sept ans, sans fortune, sans engagement, et avec cinq enfants. Son talent lui restait, les offres brillantes abondèrent. Une tournée en France et en Belgique, à Bruxelles, à Anvers, à Lille, à Lyon, à Marseille, ne fut pour lui qu’une longue série de triomphes. Mais il y avait plus d’un point noir dans ce nouvel horizon. Ces courses de ville en ville, ces perpétuels changements de public, cette succession de départs et d’arrivées, lui étaient insupportables. Il avait joué trop longtemps le doux rôle d’étoile fixe ; le métier de comète ne lui allait pas. Sa santé en souffrait, son cœur en saignait. Nourrit