Page:Legouvé - Soixante ans de souvenirs, 1886.djvu/224

Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE XIII

DEUX ÉPÉES BRISÉES


Ces deux épées brisées, sont celles de mes deux maîtres, des deux plus grands tireurs de notre génération, Bertrand et Robert. Ils sont tombés tous deux, frappés par une de ces attaques foudroyantes, qui rappellent les coups dont leur main avait le secret. Leur portrait complétera ce que j’ai dit de l’art où ils ont laissé un nom éclatant.


Bertrand

Bertrand a été un des hommes à qui s’applique le mieux le mot type. La puissance de cette individualité fut telle, l’originalité du caractère s’y allie si étroitement à la supériorité du talent, que l’homme et l’artiste ne faisaient qu’un, et je voudrais les faire entrer