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morts sur morts et mourants sur mourants :
Tout frémit… Une fille au printemps de son âge,
Sombreuil, vient, éperdue, affronter le carnage.
« C’est mon père, dit-elle, arrêtez, inhumains ! »
Elle tombe à leurs pieds, elle baise leurs mains,
Leurs mains teintes de sang ! C’est peu : forte d’audace,
Tantôt elle retient un bras qui le menace,
Et tantôt, s’offrant seule à l’homicide acier,
De son corps étendu le couvre tout entier.
Elle dispute aux coups ce vieillard qu’elle adore ;
Elle le prend, le perd, et le reprend encore.