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Elle suit la lenteur de sa marche timide ;
Elle fut sa nourrice, elle devient son guide.
Elle devient son maître, au moment où sa voix
Bégaye à peine un nom qu’il entendit cent fois :
MA MÈRE est le premier qu’elle l’enseigne à dire.
Elle est son maître encor dès qu’il s’essaye à lire ;
Elle épelle avec lui dans un court entretien,
Et redevient enfant pour instruire le sien.
D’autres guident bientôt sa faible intelligence,
Leur dureté punit sa moindre négligence :
Quelle est l’âme où son cœur épanche ses tourments ?
Quel appui cherche-t-il contre les châtiments ?
Sa mère ! Elle lui prête une sûre défense,
Calme ses maux légers, grands chagrins de l’enfance,
Et, sensible à ses pleurs, prompte à les essuyer,
Lui donne les hochets qui les font oublier.