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Mais l’œil, qu’ont ébloui ses brûlantes atteintes,
Demande à reposer sur de plus douces teintes :
Il se plaît à chercher sur des nuages d’or
L’astre qu’on ne voit plus, et que l’on sent encor.
Ce jour à son déclin, la nuit à sa naissance,
L’ombrage des forêts qui dans les champs s’avance ;
La chanson de l’oiseau qui par degrés finit,
La rose qui s’efface et l’onde qui brunit,
Les bois, les prés dont l’ombre obscurcit la verdure,
L’air qui souffle une douce et légère froidure,
Phébé qui, seule encore et presque sans clarté,
Au milieu des vapeurs lève un front argenté,
Et semble, en promenant son aimable indolence,
Un fantôme voilé que guide le silence ;
Le murmure des flots qu’on entend sans les voir,
Et le cri du hibou dans le calme du soir,
Combien de ces objets on goûte la tristesse !