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Le Ciel bénira ta bonté :
Il t’aimera si tu m’accueilles,
Je n’ai pas de férocité ;
C’est moi qui couvre avec des feuilles
La victime du meurtre ; enfin
Je suis compatissant, j’ai faim :
Ouvrez au petit Rouge-Gorge,
Qui ne demande qu’un peu d’orge.
Le berger ne vient pas m’ouvrir,
Je n’entends pas sa voix sonore :
Le froid va me faire mourir,
Je suis pourtant tout jeune encore,
La pourpre à peine me décore,
Et sans revoir mes vieux parens,
Il faut à la fleur de mes ans
Finir aujourd’hui ma carrière ;
Aux buissons je vais dire adieu,
Et puis récitant ma prière,
Recommander mon âme à Dieu.


Paris, 21 février 1821.