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« Qui fut, et qui jamais ne pourra cesser d’être. »
C’est ainsi qu’à son tour répondait chaque prêtre,
Et que tous les pays avaient chacun leur nom
Pour adresser leurs vœux à l’Être immense et bon.
Le roi se prit alors d’une grande colère :
« Il n’est plus désormais qu’un maître de la terre,
« Et la terre aujourd’hui qui n’obéit qu’à moi,
« Ne doit avoir qu’un Dieu, comme elle n’a qu’un roi ;
« Ce Dieu, c’est JUPITER ; et je veux qu’on l’encense : »
Et la cour trouvait sage un abus de puissance.
Mais les prêtres muets étaient tous affligés ;
Et les prêtres alors autour de lui rangés,
S’écrièrent : « Seigneur, tu règnes sur la terre,
« Tu peux changer ses lois par le droit de la guerre ;
« Mais le Dieu paternel par un peuple adoré,
« Et que des jours sans nombre ont rendu plus sacré,
« On ne pourra jamais l’oublier pour un autre, »
« — Il le faudra, pourtant ; car mon Dieu c’est le vôtre, »
Reprit avec courroux ce monarque fougueux.
Un philosophe alors de qui les blancs cheveux