Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/211

Cette page n’a pas encore été corrigée

J’ai des secrets du cœur coloré quelque image ;
Et vers la muse antique adressé quelque hommage,
Muse de cet aveugle aux chants dignes du Ciel,
Dans ma ruche déserte apporte un peu de miel ;
Qu’un sourire, entr’ouvrant ma lèvre toujours close,
Ressemble à ces baisers que le matin dépose
Sur des prés que fleurit leur fertile secours.
Dis-moi, vers les coteaux où transfuge des cours,
Des sources de Lutèce on voit l’humide reine
De ses flottans replis environner Surène,
Pourquoi d’un jeune enfant fut conduit le berceau ?
Un long mal de ses jours menaçait le flambeau ;
Mais le soleil avait, sur les côtes vineuses,
Doré moins de sept fois les treilles sablonneuses,
Que cet enfant périt, comme un lis exilé
Qu’a coupé la faucille en moissonnant le blé ;
Ou bien comme une grappe avant le temps cueillie,
Et presque verte encor par le pressoir meurtrie :
Son astre à l’horizon ne brilla qu’un moment ;
Forcé de vivre, heureux d’achever promptement,