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Ce sang fut répandu ! rien ne peut l’arrêter ;
Il s’élève toujours…. il rougit les nuages,
Il me ferme du Ciel jusqu’aux derniers passages…
Du Ciel…. où tu n’es pas…. où je n’irai jamais !


LE CHASSEUR.

J’ignore le remords, mais je le reconnais,
Et ce sang que tu vois sur ma coupe paisible
Coule dans ta mémoire… et pour toi seul visible.
Tu souffres ; mais on peut consoler tes douleurs.
Le juste peut au Ciel offrir pour toi ses pleurs ;
La patience aussi guérit souvent nos peines.


MANFRED.

Elle desséche aussi le poison dans nos veines !
Toujours la patience ! Ils n’ont que ces grands mots :
C’est un baume divin qui guérit tous les maux !
Prêchez la patience aux bœufs de vos charrues,
N’en parlez pas à l’aigle élancé dans les nues.
Prêche la patience aux hommes comme toi,
Je suis d’une autre espèce….