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Déjà le soir s’avance, et la molle cythare
Appelle par ses chants la nuit qui se prépare.
La coupe se remplit et circule à plein bord,
Sur l’autel du foyer la Clepsydre s’endort ;
C’est l’heure : loin des yeux de la foule profane,
Confuse du plaisir qu’elle ne connaît pas,
Corinne, vierge encor, précipite ses pas,
Et regarde en chemin le flambeau de Diane.
De la flûte aux sept voix les sons légers et doux
Accompagnent de loin la marche des époux ;
Tous deux ont disparu sous le toit d’hyménée.
La lampe ralentit son jour mystérieux,
Et sous un double voile encor silencieux,
La couche au même instant se ferme environnée.
A travers les lambris personne n’écouta
Mourir dans les refus la pudeur sans défense ;
L’écho discret des nuits jamais ne répéta
Les cris voluptueux du plaisir qui s’avance ;
Et le matin muet ne m’a rien raconté.
Mais le temps, qui dit tout, m’a depuis rapporté,