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Puis à son jeune fils qui pleurait ses douleurs,
Avec sa main sanglante elle essuya les pleurs.
Le guerrier cependant retiré du carnage,
Va sous son pavillon reposer son courage :
Personne, à pas pressés, ne vient le recevoir ;
Il entre, il ne sent pas la main accoutumée
Soulever doucement son casque pour le voir ;
Il cherche, et ne voit pas sa belle bien-aimée
Venir lui détacher ses éperons poudreux,
Délacer son armure, et d’un vin savoureux
Offrir à sa fatigue une coupe attentive.
Il sort, et du combat la plaine encor plaintive,
Revoit, mais sans terreur, son front sous le harnois.
De mille noms connus il frappe au loin les bois.
Tout se tait…. La nuit vient, et sa frayeur redouble,
De sa marche inquiète il promène le trouble,
Rien ne peut à la crainte arracher ses esprits.
Las ! il n’est que trop sûr le malheur qui t’afflige,
La fleur que tu chéris a plié sur sa tige ;
Et de tes orphelins se prolongent les cris.