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À MES ENFANTS.


Mes chers petits enfants, pendant que vous dormez,
Je vous offre à tous deux ces feuillets imprimés,
Où mon âme se cache à l’ombre de la rime :
À toi, mon premier né, grave et gentil Maxime,
Déjà vieux de six ans, et savant comme à sept,
Qui lis la Barbe-Bleue, et le Petit-Poucet,
Mais qui ne comprends pas toujours bien ta lecture ;
À toi, qui n’es pas fort sur la littérature,
Eusèbe, petit ange, âgé de dix-huit mois,
Qui, dans le ciel, où Dieu doit regretter ta voix,
Savais très-bien parler, très-bien lire sans doute,
Mais qui l’as tout à fait oublié sur la route.
Tout paternel qu’il soit, c’est un pauvre cadeau,
Que je vous fais, mes fils, et peut-être un fardeau,