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Courir, battant des flancs, vers l’asile ennemi
D’un peuple de chasseurs, qui paraît endormi :
Se gorgeant en espoir du sang qui les altère,
Sans crainte du péril, leurs pieds foulent la terre ;
Mais la terre, qu’au loin couvre un adroit gazon,
D’un abîme secret cache la trahison ;
Sous leur poids affamé le sol menteur s’écroule,
Et l’armée, en hurlant, au fond du gouffre roule.
C’est ainsi que les Turcs, aveuglés de fureur,
Du fort de Varvaki s’approchent sans terreur.
L’étendard de la paix, couvrant la citadelle,
Rassure à chaque pas le féroce infidèle :
Ivre, à jeun, des forfaits dont il va se soûler,
Il ne sent pas le sol tressaillir et trembler ;
Il marche cependant sur sa tombe prochaine,
Il avance : sa voix, victorieuse et vaine,
Offre et promet la paix, qu’il ne veut pas donner ;
Un mugissement sourd commence à résonner.
Il n’est déjà plus temps d’éviter la réponse :
La foudre souterraine, en éclatant, prononce.