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J’étais né pour agir, et non pour bégayer
Des mots, dont le vain bruit ne va rien réveiller.
Que ne puis-je, à mon tour, sous les vents de l’Attique
Gonflant pour les combats ma voile pacifique,
Par des bienfaits guerriers consacrer mon cercueil !...
Que la Grèce est superbe au sortir de son deuil !
Du Parnasse assoupi dernières étincelles,
Byron en fit jadis jaillir des fleurs nouvelles ;
Quelle moisson plus mâle elle offre à nos accords !
A cette Grèce éteinte il ne restait alors
Que quelques-uns des noms de son premier langage,
Dont l’éclat généreux perçait dans l’esclavage,
Comme un reste de pourpre à travers les haillons
D’un roi tombé, qui pleure en ouvrant ses sillons.
Elle était belle encor, mais sa grâce muette
Faisait plutôt gémir, que chanter le poète.
Sur un sol attiédi des baisers du zéphyr,
Sous un ciel enflammé d’azur et de saphyr,
Elle était à ses yeux comme un marbre sublime,
Aux pieds de l’ignorance abattu par le crime ;