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Des mines de l’histoire exhumant la richesse,
J’avais de son passé décoré sa vieillesse ;
Il fallait à mes yeux des spectacles nouveaux,
Des pays généreux, de généreux travaux ;
J’aurais voulu des mers traverser la distance,
Au secours des mourants porter mon existence,
Rencontrer des périls, qui fuyaient sous mes pas.
Aux échos du Lido je ne demandais pas
Ces refrains caressants des octaves du Tasse,
Que ne promène plus la gondole qui passe :
Je demandais le bruit du bronze et des clairons,
Et le cri du poète au sein des escadrons,
De la lyre et du fer frappant la tyrannie.
Eh ! que ne peut-il pas armé de son génie !
Des guerriers qu’il soutient consacrant la valeur,
Il peut, s’ils sont vaincus, racheter leur malheur,
Comme l’on vit jadis défaits à Syracuse,
Les Athéniens captifs sauvés par une muse ;
La lyre d’Euripide acquitta leur rançon.
Sur son char de triomphe elle arrêta Gélon :