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Et toute sa splendeur n’est qu’une hymne immortelle,
Qui me parle de toi, comme tu parles d’elle.
Comme on entend, groupés par un heureux effort,
Mille sons dispersés ne former qu’un accord,
Il semble qu’en toi seule une main tutélaire
Confonde adroitement tout ce qui peut nous plaire.
Je t’aime, Maria, comme on aime le jour,
L’aurore, le printemps, le soleil et sa cour,
Le chant du bengali dans son nid d’églantine,
Ou l’arc-en-ciel qui dort courbé sur la colline.
Richesse, éclat, parfum, mélodie ou beauté,
Tout semble de ta vie un reflet enchanté,
Tout devient un rayon du Dieu que j’idolâtre.
Ce flambeau, dont la nuit vient allumer l’albâtre,
Ce fanal caressant, dont les feux assoupis
De leurs pâles baisers blanchissent nos épis,
Cette étoile, qui semble, au-dessus des nuages,
Consoler de l’effroi qu’inspirent les orages,
Ce silence rêveur, qui berce les forêts,
Tout respire ton nom, ta présence, tes traits.