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Quelle terrible et majestueuse reine c’était que Catherine de Médicis, telle que l’ont récemment découverte MM. Paulin et Laurencin ! Sa robe était noire, sa face pâle, son geste brusque et son allure saccadée. Elle entrait et sortait vivement, sans que personne en devinât jamais le motif. En outre, elle avait sans cesse à ses côtés trois jeunes reines, toutes trois calquées sur le même patron, marchant du même pas, prononçant les mêmes paroles ; toutes trois mariées et n’ayant jamais vu leurs maris, François de France, Henri de Navarre et Philippe d’Espagne. Ces royales délaissées s’ennuient beaucoup dans la pièce de MM. Paulin et Laurencin, et il y a bien de quoi ! M. de Pongibaud ne les amuse guères, mais il obsède fort la comtesse Aloïse, aimée de M. de Castelnau, proscrit par Catherine. Heureusement que voici maître Boniface, marchand drapier, fournisseur de la cour.