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Et les heureux du monde, altérés de souffrance,
Boiront avec mon sang réternelle espérance,
Et loin du siècle impur, sur le sable brûlant,
Mourront les yeux tournés vers un gibet sanglant.
Je romprai le lien des cœurs, et sans mesure
J’élargirai dans l’âme une ardente blessure.
La vierge maudira sa grâce et sa beauté ;
L’homme se reniera dans sa virilité ;
Et les sages, rongés par les doutes suprêmes,
Sur leurs genoux ployés inclinant leurs fronts blêmes,
Honteux d’avoir vécu, honteux d’avoir pensé,
Purifieront au feu leur labeur insensé.
Les siècles écoulés, que l’œil humain pénètre,
Rentreront dans la nuit pour ne jamais renaître.
Je verserai l’oubli sur les Dieux, mes aînés,
Et je prosternerai leurs fronts découronnés,