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portes, deux fils jumeaux, [50] mais dissemblables d’esprit, quoique frères ; l’un très-inférieur, et l’autre le plus irréprochable et le plus brave des hommes, la terrible et puissante Force Hèrakléenne ; et elle conçut celui-ci de Zeus Kroniôn qui amasse les noires nuées, et Iphiklès du prince des peuples Amphitryôn. Ils étaient dissemblables, car elle avait conçu l’un d’un mortel et l’autre de Zeus Kroniôn qui commande à tous les Dieux.

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Hèraklès tua Kyknos, fils magnanime d’Arès. Il le rencontra dans un bois sacré de l’Archer Apollon : lui et son père Arès insatiable de combats, [60] tous deux resplendissant sous leurs armes de la splendeur du feu ardent, debout dans leur char. Et leurs chevaux rapides battaient la terre de leurs sabots trépignants, et la poussière tourbillonnait autour des roues et des pieds des chevaux impatients de courir. Et l’irréprochable Kyknos se réjouissait, espérant tuer avec l’airain le brave fils de Zeus et son compagnon et enlever leurs armes illustres ; mais Phoibos Apollôn n’exauça pas son désir et il excita contre lui la Force Hèrakléenne. [70] Et tout le bois sacré et le temple d’Apollôn Pagaséen resplendissaient des armes d’Arès et de ce Dieu lui-même, et le feu sortait étincelant de ses yeux. Quel mortel vivant eût osé soutenir son choc, excepté Hèraklès et le brave Iolaos ? En effet, leur force était grande, et leurs bras indomptables s’allongeaient de leurs épaules sur leurs membres robustes. Et, alors, Hèraklès dit au brave Iolaos :

— Héros Iolaos, le plus cher de tous les mortels, certes, Amphitryôn a mal agi envers les Dieux heureux qui habitent [80] l’Ouranos, quand il est venu dans Thèba aux belles murailles, ayant quitté Tirynthos bien bâtie, après avoir tué Élektryôn à cause des bœufs au large front. Il vint