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excelle entre toutes les autres, [80] car elle accompagne les Rois vénérables.

Quand les filles du grand Zeus veulent honorer un d’entre eux, dès qu’elles voient un de ces Rois nourris par Zeus venir au jour, elles mettent sur sa langue une douce harmonie, et les paroles coulent suaves de sa bouche, et les peuples le regardent tous, quand il dispense la justice par d’équitables jugements, et que, parlant avec adresse, il apaise tout à coup une grande dissension.

Et, en effet, les Rois prudents, à leurs peuples, dans l’Agora, font rendre tous les biens qu’on leur a enlevés ; [90] et ils le font aisément, à l’aide de persuasives paroles. Et si l’un d’eux marche par la ville, comme un Dieu, il apaise par sa douce majesté, et il brille au milieu de la foule. Tel est le don sacré des Muses aux hommes.

C’est aux Muses, c’est à l’Archer Apollôn que sont dus, sur la terre, les Aoides et les Kitharistes ; mais les Rois viennent de Zeus. Et il est heureux celui que les Muses aiment ! Une douce voix coule de sa bouche. Si quelqu’un, l’âme blessée d’une récente douleur, s’attriste, gémissant dans son cœur ; [100] qu’un Aoide, nourri par les Muses, célèbre la gloire des anciens hommes et loue les Dieux heureux qui habitent l’Olympos, aussitôt il oublie ses maux, et de ses douleurs il ne se souvient plus, car les dons des Déesses l’ont guéri.

Salut, filles de Zeus ! Donnez-moi votre chant qui ravit ! Célébrez la race sacrée des Immortels qui vivent toujours, et qui sont nés de Gaïa et d’Ouranos étoilé, et de la ténébreuse Nyx et de l’amer Pontos.

Dites comment sont nés les Dieux et Gaia, et les Fleuves, et l’immense Pontos qui bout furieux, [110] et les Astres resplendissants, et, au-dessus, le large Ouranos, et les Dieux, source des biens qui naquirent d’eux ; et