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LAurore désirée, ô filles de Byblos,
A déployé les plis de son riche péplos !
Ses yeux étincelants versent des pierreries
Sur la pente des monts et les molles prairies,
Et, dans l’azur céleste où sont assis les Dieux,
Elle rit, et son vol, d’un souffle harmonieux,
Met une écume rose aux flots clairs de l’Oronte.
Ô vierges, hâtez-vous ! Mêlez d’une main prompte,
Parmi vos longs cheveux d’or fluide et léger,
Le myrte et le jasmin aux fleurs de l’oranger,
Et, dans l’urne d’agate et le creux térébinthe,
Le vin blanc de Sicile au vin noir de Korinthe.