Heureux le sage assis sous le toit de ses pères,
L’homme paisible et fort, ami de l’étranger !
Il apaise la faim, il chasse le danger !
Il fait la part des Dieux dans ses destins prospères,
Sachant que le sort peut changer !
Cher au fils de Kronos, sa demeuce est un temple ;
L’Hospitalité rit sur son seuil vénéré ;
Et sa vie au long cours que la terre contemple
Coule comme un fleuve sacré.
Zeus vengeur, vigilant, roi de l’Olympe large,
Comme un pâle vieillard, marche dans les cités.
Il dit que les Destins et les Dieux irrités
L’ont ployé sous la honte et sous la lourde charge
Des aveugles calamités.
Des pleurs baignent sa face, il supplie, il adjure...
Le riche au cœur de fer le repousse en tout lieu.
Ô lamentable jour, ineffaçable injure !
Ce suppliant était un Dieu.
Couronné de printemps, chargé d’hivers arides,
Né d’un père héroïque ou d’un humble mortel,