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VIII

Les brutes en délire.


Fin mai et commencement de juin 1915, quelques prisonniers tentèrent de s’échapper et de rejoindre l’armée belge en passant par la Hollande.

Presque tous échouèrent, car en quelques heures de temps, ils étaient repris[1].

Raconter chaque évasion est inutile, aussi nous bornerons-nous à signaler au lecteur les faits qui suivirent l’évasion de trois compagnons décidés, les sous-officiers De Grève de l’artillerie montée, De Dye de l’A.  F.  A. et Deprez du 1er chasseur à pied.

Partis le 1er juin au soir, ils étaient arrêtés le 3, près de Brême et ramenés le 4 au matin au camp de Soltau. La punition infligée, consistait en trois heures d’exposition au poteau et quinze jours de cellule, cachot noir, au régime suivant : matin 75 gr. de pain, soir 75 gr. de pain, eau donnée parcimonieusement, et un bol de soupe tous les quatre jours. Nos compatriotes furent donc ramenés le vendredi vers huit heures du

  1. Malgré que plus de 300 kilomètres nous séparaient de la frontière, beaucoup d’évasions et assez bien de camarades ont réussi. Mais combien ont été noyés, enlisés dans les marais ou tués par les sentinelles ?