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ques distribués généreusement dans les rangs en attendant le moment de recevoir sa ration, vous serez convaincus sans peine que peu de prisonniers belges ou français sont désireux de retourner goûter la cuisine germanique.

Le lecteur a maintenant une idée de ce que fut notre nourriture à Soltau.


En 1917, notre menu se composait exclusivement comme suit :

Une tartine d’un pain fabriqué avec de la bruyère moulue, de la sciure de bois et autres saletés ;

Matin : une louche d’une infusion de gland ;

Midi : rutabagas cuits à l’eau ;

Soir : une louche d’une infusion, on n’a jamais su au juste ce que c’était !

Les résultats d’une nourriture semblable sont là : les malheureux qui ne recevaient pas suffisamment de colis pour améliorer un ordinaire semblable sont à l’heure actuelle tuberculeux ou dorment leur dernier sommeil en terre ennemie.