encore : café, lait, chocolat, tartines, pain d’épice,
tabac, cigares, cigarettes, etc., tout ce qu’ils pouvaient
donner nous fut distribué, et quand un
boche tendait la main pour obtenir une friandise,
vite elle prenait son vol par dessus sa tête, de
façon à ce que ce soit l’un de nous qui la reçoive.
Personne n’oubliera la réception que nous fit
cette vaillante population, et je verrai toujours
cette vieille femme, du sucre plein son tablier,
et en donnant deux morceaux à chacun d’entre
nous, s’excusant en pleurant de n’avoir mieux
à nous donner ; toujours aussi, je verrai ce
vieillard qui, seul au bord de la route, nous
regarde passer. Il est en position, la casquette
à la main et nous apercevons sur ses joues deux
grosses larmes qui descendent lentement.
Deux heures plus tard, nous arrivons à Melreux, où l’on nous parque dans un train vers l’Allemagne.