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L’ÉCLAT D’OBUS


IV

UN CHEF-D’ŒUVRE DE LA KULTUR



Le dimanche matin 10 janvier, le lieutenant Delroze et le sergent d’Andeville débarquaient en gare de Corvigny, allaient voir le commandant de place et, prenant une voiture, se faisaient conduire au château d’Ornequin.

— Tout de même, dit Bernard en s’allongeant dans la calèche, je ne pensais vraiment pas que les choses tourneraient de la sorte, lorsque je fus atteint d’un éclat de shrapnell entre l’Yser et la maison du passeur. Quelle fournaise à ce moment-là ! Tu peux me croire, Paul, si nos renforts n’étaient pas arrivés, cinq minutes de plus et nous étions fichus. C’est une rude veine !

— Oui, dit Paul, une rude veine ! Je m’en suis rendu compte le lendemain, en me réveillant dans une ambulance française.

— Ce qui est vexant, par exemple, reprit Bernard, c’est l’évasion de ce bandit de major Hermann. Ainsi, tu l’avais fait prisonnier ? Et tu l’as vu se dégager de ses liens et s’enfuir ? Il en a du culot, celui-là ! Sois sûr qu’il aura réussi à se défiler sans encombre.