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tances, et inscrivait des notes et des chiffres sur son carnet.

— Cocher, avenue Henri-Martin.

Au coin de l’avenue et de la rue de la Pompe, il régla sa voiture, suivit le trottoir jusqu’au 134, et recommença les mêmes opérations devant l’ancien hôtel du baron d’Hautrec et les deux immeubles de rapport qui l’encadrent, mesurant la largeur des façades respectives et calculant la profondeur des petits jardins qui précèdent la ligne de ces façades.

L’avenue était déserte et très obscure sous ses quatre rangées d’arbres entre lesquels, de place en place, un bec de gaz semblait lutter inutilement contre des épaisseurs de ténèbres. L’un d’eux projetait une pâle lumière sur une partie de l’hôtel, et Sholmès vit la pancarte « à louer » suspendue à la grille, les deux allées incultes qui encerclaient la menue pelouse, et les vastes fenêtres vides de la maison inhabitée.

— C’est vrai, se dit-il, depuis la mort du baron, il n’y a pas de locataires… Ah ! si je pouvais entrer et faire une première visite !

Il suffisait que cette idée l’effleurât pour qu’il voulût la mettre à exécution. Mais comment ? La hauteur de la grille rendait impossible toute tentative d’escalade, il tira de sa poche une lanterne électrique et une clef passe-partout qui ne le quittaient pas. À son grand étonnement, il s’avisa qu’un des battants était entr’ouvert. Il se glissa donc dans le jardin en ayant soin de ne pas refermer le battant. Mais il n’avait pas fait trois pas qu’il s’arrêta. À l’une des fenêtres du second étage une lueur avait passé.