Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.

git de gagner du temps sur lui, je ne pars pas.

— Ah ! fit Wilson interloqué.

— Vous, mon ami, filez par cette rue, prenez une voiture, deux, trois voitures. Revenez plus tard chercher les valises que nous avons laissées à la consigne, et, au galop, jusqu’à l’Élysée-Palace.

— Et à l’Élysée-Palace ?

— Vous demanderez une chambre où vous vous coucherez, où vous dormirez à poings fermés, et attendrez mes instructions.

Wilson, tout fier du rôle important qui lui était assigné, s’en alla. Herlock Sholmès prit son billet et se rendit à l’express d’Amiens où le comte et la comtesse de Crozon étaient déjà installés.

Il se contenta de les saluer, alluma une seconde pipe, et fuma paisiblement, debout dans le couloir.

Le train s’ébranla. Au bout de dix minutes, il vint s’asseoir auprès de la comtesse et lui dit :

— Vous avez là votre bague, madame ?

— Oui.

— Ayez l’obligeance de me la prêter.

Il la prit et l’examina.

— C’est bien ce que je pensais, c’est du diamant reconstitué.

— Du diamant reconstitué ?

— Un nouveau procédé qui consiste à soumettre de la poussière de diamant à une température énorme, de façon à la réduire en fusion… et à n’avoir plus qu’à la reconstituer en une seule pierre.