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Il s’éloigna rapidement.

Ainsi finit cette étrange soirée, ou du moins la partie de cette soirée à laquelle je fus mêlé. Car il s’écoula pendant les heures qui suivirent bien d’autres événements, que les confidences des autres convives de ce dîner m’ont permis heureusement de reconstituer en détail.

À l’instant même où Lupin me quittait, Herlock Sholmès tirait sa montre et se levait à son tour.

— Neuf heures moins vingt. À neuf heures je dois retrouver le comte et la comtesse à la gare.

— En route ! s’exclama Wilson avalant coup sur coup deux verres de whisky.

Ils sortirent.

— Wilson ne tournez pas la tête… Peut-être sommes-nous suivis ; en ce cas, agissons comme s’il ne nous importait point de l’être… Dites donc, Wilson, donnez-moi votre avis ; pourquoi Lupin était-il dans ce restaurant ?

Wilson n’hésita pas.

— Pour manger.

— Wilson, plus nous travaillons ensemble, et plus je m’aperçois de la continuité de vos progrès. Ma parole, vous devenez étonnant.

Dans l’ombre, Wilson rougit de plaisir, et Sholmès reprit :

— Pour manger, soit, et ensuite, tout probablement, pour s’assurer si je vais bien à Crozon comme l’annonce Ganimard dans son interview. Je pars donc afin de ne pas le contrarier. Mais comme il s’a-