Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Un rude homme, n’est-ce pas ? souligna Wilson, béant d’admiration.

— Oui, affirma Lupin, tout s’éclaire, tout prend son véritable sens. Pas un seul des juges d’instruction, pas un seul des journalistes spéciaux qui se sont acharnés sur ces affaires, n’ont été aussi loin dans la direction de la vérité. C’est miraculeux d’intuition et de logique.

— Peuh ! fit l’Anglais flatté de l’hommage d’un tel connaisseur, il suffisait de réfléchir.

— Il suffisait de savoir réfléchir, et si peu le savent ! Mais maintenant que le champ des suppositions est plus étroit et que le terrain est déblayé…

— Eh bien, maintenant, je n’ai plus qu’à découvrir pourquoi les trois aventures se sont dénouées au 25 de la rue Clapeyron, au 134 de l’avenue Henri-Martin et entre les murs du château de Crozon. Toute l’affaire est là. Le reste n’est que balivernes et charades pour enfant. N’est-ce pas votre avis ?

— C’est mon avis.

— En ce cas, monsieur Lupin, ai-je tort de répéter que dans dix jours ma besogne sera achevée ?

— Dans dix jours, oui, toute la vérité vous sera connue.

— Et vous serez arrêté.

— Non.

— Non ?

— Il faut pour que je sois arrêté, un concours de circonstances si invraisemblable, une série de mauvais hasards si stupéfiants, que je n’admets pas cette éventualité.

— Ce que ne peuvent ni les circonstan-