Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aventures, c’est votre dessein manifeste, évident, quoique inaperçu jusqu’ici, d’amener l’affaire sur le terrain préalablement choisi par vous. Il y a là de votre part, une nécessité, une condition sine qua non de réussite.

— Pourriez-vous entrer dans quelques détails ?

— Facilement. Ainsi, dès le début de votre conflit avec M. Gerbois, n’est-il pas évident que l’appartement de Me Detinan est le lieu choisi par vous, le lieu inévitable où il faut qu’on se réunisse. Il n’en est pas un qui vous paraisse plus sûr, à tel point que vous y donnez rendez-vous, publiquement, pourrait-on dire, à la Dame blonde et à Mlle Gerbois.

— La fille du professeur, précisa Wilson.

— Maintenant, parlons du diamant bleu. Aviez-vous essayé de vous l’approprier depuis que le baron d’Hautrec le possédait ? Non. Mais le Baron prend l’hôtel de son frère : six mois après, intervention d’Antoinette Bréhat et première tentative. — Le diamant vous échappe, et la vente s’organise à grand fracas à l’hôtel Drouot. Sera-t-elle libre, cette vente ? Le plus riche amateur est-il sûr d’acquérir le bijou ? Nullement. Au moment où le banquier Herschmann va l’emporter, une dame lui fait passer une lettre de menaces, et c’est la comtesse de Crozon, préparée, influencée par cette même dame, qui achète le diamant. — Va-t-il disparaître aussitôt ? Non : les moyens vous manquent. Donc, intermède. Mais la comtesse s’installe dans son château. C’est ce que vous attendiez. La bague disparaît.