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en riant, et vous m’avez répondu : « Précisément, j’aurai peut-être votre affaire. » Vous souvenez-vous ?

Elle se taisait. Un petit réticule qu’elle tenait à la main tomba. Elle le ramassa vivement et le serra contre elle. Ses doigts tremblaient un peu.

— Allons, dit Ganimard, je vois que vous n’avez pas confiance en nous, madame de Réal, je vais vous donner le bon exemple, et vous montrer ce que je possède, moi.

Il tira de son portefeuille un papier qu’il déplia et tendit une mèche de cheveux.

— Voici d’abord quelques cheveux d’Antoinette Bréhat, arrachés par le baron et recueillis dans la main du mort. J’ai vu Mlle Gerbois : elle a reconnu positivement la couleur des cheveux de la Dame blonde… la même couleur que les vôtres d’ailleurs… exactement la même couleur.

Mme Réal l’observait d’un air stupide, et comme si vraiment elle ne saisissait pas le sens de ses paroles. Il continua :

— Et maintenant voici deux flacons d’odeur sans étiquette, il est vrai, et vides, mais encore assez imprégnés de leur odeur, pour que Mlle Gerbois ait pu, ce matin même, y distinguer le parfum de cette Dame blonde, qui fut sa compagne de voyage durant deux semaines. Or, l’un de ces flacons provient de la chambre que Mme de Réal occupait au château de Crozon, et l’autre de la chambre que vous occupiez à l’hôtel Beaurivage.

— Que dites-vous !… La Dame blonde… le château de Crozon…

Sans répondre, l’inspecteur aligna sur la table quatre feuilles.