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poudre dentifrice de M. Bleichen ? Que diable ! quand on se donne la peine de dérober le diamant bleu, on le garde. Qu’avez-vous à répondre à cela ?

— Moi, rien, mais Mme de Réal y répondra.

— Elle existe donc ?

— Elle existe… sans exister. En quelques mots, voici. Il y a trois jours, en lisant le journal que je lis chaque jour, j’ai vu en tête de la liste des étrangers, à Trouville, « Hôtel Beaurivage : Mme de Réal, etc… » Vous comprendrez que le soir même j’étais à Trouville, et que j’interrogeais le directeur de Beaurivage. D’après le signalement et d’après certains indices que je recueillis, cette Mme de Réal était bien la personne que je cherchais, mais elle avait quitté l’hôtel, laissant son adresse, à Paris, 3, rue du Colisée. Avant-hier je me suis présenté à cette adresse, et j’appris qu’il n’y avait point de Mme de Réal, mais tout simplement une dame Réal, qui habitait le deuxième étage, qui exerçait le métier de courtière en diamants, et qui s’absentait souvent. La veille encore, elle arrivait de voyage. Hier, j’ai sonné à sa porte, et j’ai offert à Mme Réal, sous un faux nom, mes services comme intermédiaire auprès de personnes en situation d’acheter des pierres de valeur. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous ici pour une première affaire.

— Comment ! Vous l’attendez ?

— À cinq heures et demie.

— Et vous êtes sûr ?…

— Que c’est la Mme de Réal du château de Crozon ? J’ai des preuves irréfutables. Mais… écoutez… le signal de Folenfant…