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à produire la preuve évidente de culpabilité qui eût justifié leur accusation, M. et Mme de Crozon demandèrent qu’on leur envoyât de Paris un agent de la Sûreté capable de débrouiller les fils de l’écheveau. On envoya Ganimard.

Durant quatre jours le vieil inspecteur principal fureta, potina, se promena dans le parc, eut de longues conférences avec la bonne, avec le chauffeur, les jardiniers, les employés des bureaux de poste voisins, visita les appartements qu’occupaient le ménage Bleichen, les cousins d’Andelle et Mme de Réal. Puis, un matin, il disparut sans prendre congé de ses hôtes.

Mais une semaine plus tard, ils recevaient ce télégramme :

« Vous prie venir demain vendredi, cinq heures soir, au Thé japonais, rue Boissy-d’Anglas. Ganimard ».

À cinq heures exactement, le vendredi, leur automobile s’arrêtait devant le numéro 9 de la rue Boissy-d’Anglas. Sans un mot d’explication, le vieil inspecteur, qui les attendait sur le trottoir, les conduisit au premier étage du Thé japonais.

Ils trouvèrent dans l’une des salles deux personnes que Ganimard leur présenta :

M. Gerbois, professeur au lycée de Versailles, à qui, vous vous en souvenez, Arsène Lupin vola un demi-million — M. Léonce d’Hautrec, neveu et légataire universel du baron d’Hautrec.

Les quatre personnes s’assirent. Quelques minutes après il en vint une cinquième. C’était le chef de la Sûreté.