Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sement, comme à l’ordinaire, tous les volets du rez-de-chaussée.

Dans la cuisine, il poussa le verrou de la porte qui donnait sur le jardin, et dans le vestibule il accrocha en outre, d’un battant à l’autre, la chaîne de sûreté. Puis il regagna sa mansarde, au troisième étage, se coucha et s’endormit.

Une heure peut-être s’était écoulée quand, soudain, il sauta d’un bond hors de son lit : la sonnerie retentissait. Elle retentit longtemps, sept ou huit secondes peut-être, et de façon posée, ininterrompue…

— Bon, se dit Charles, recouvrant ses esprits, une nouvelle lubie du Baron.

Il enfila ses vêtements, descendit rapidement l’escalier, s’arrêta devant la porte, et, par habitude, frappa. Aucune réponse. Il entra.

— Tiens, murmura-t-il, pas de lumière… Pourquoi diable ont-ils éteint ?

Et à voix basse, il appela :

— Mademoiselle ?

Aucune réponse.

— Vous êtes là, Mademoiselle ?… Qu’y a-t-il donc ? Monsieur le Baron est malade ?

Le même silence autour de lui, un silence lourd qui finit par l’impressionner. Il fit deux pas en avant : son pied heurta une chaise, et, l’ayant touchée, il s’aperçut qu’elle était renversée. Et tout de suite sa main rencontra par terre d’autres objets, un guéridon, un paravent. Inquiet, il revint vers la muraille, et, à tâtons chercha le bouton électrique. Il l’atteignit, le tourna.

Au milieu de la pièce, entre la table et l’armoire à glace, gisait le corps de son maître, le Baron d’Hautrec.