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tandis que sa demoiselle de compagnie lui faisait la lecture, et que la sœur Auguste bassinait son lit et préparait la veilleuse.

À onze heures la religieuse qui, par exception, devait rentrer ce soir-là au couvent de sa communauté et passer la nuit près de la sœur supérieure, la religieuse prévint la demoiselle de compagnie.

— Mademoiselle Antoinette, mon ouvrage est fini, je m’en vais.

— Bien, ma sœur.

— Et surtout n’oubliez pas que la cuisinière a congé et que vous êtes seule dans l’hôtel, avec le domestique.

— Soyez sans crainte pour M. le Baron, je couche dans la chambre voisine comme c’est entendu, et je laisse ma porte ouverte.

La religieuse s’en alla. Au bout d’un instant ce fut Charles, le domestique, qui vint prendre les ordres. Le Baron s’était réveillé. Il répondit lui-même.

— Toujours les mêmes ordres, Charles : vérifier si la sonnerie électrique fonctionne bien dans votre chambre, et au premier appel descendre et courir chez le médecin.

— Mon général s’inquiète toujours.

— Ça ne va pas… ça ne va pas fort. Allons, Mademoiselle Antoinette, où en étions-nous de notre lecture ?

— Monsieur le Baron ne se met donc pas au lit ?

— Mais non, mais non, je me couche très tard, et d’ailleurs je n’ai besoin de personne.

Vingt minutes après, le vieillard sommeillait de nouveau, et Antoinette s’éloignait sur la pointe des pieds.

À ce moment Charles fermait soigneu-