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On sonnait à la porte du vestibule, trois coups rapides, puis un coup isolé, puis un coup isolé.

— C’est elle, dit Lupin. Mon cher maître, si vous voulez bien…

L’avocat se précipita.

Deux jeunes femmes entrèrent. L’une se jeta dans les bras de M. Gerbois. L’autre s’approcha de Lupin. Elle était de taille élevée, le buste harmonieux, la figure très pâle, et ses cheveux blonds, d’un blond étincelant, se divisaient en deux bandeaux ondulés et très lâches. Vêtue de noir, sans autre ornement qu’un collier de jais à quintuple tour, elle paraissait cependant d’une élégance raffinée.

Arsène Lupin lui dit quelques mots, puis, saluant Mlle Gerbois :

— Je vous demande pardon, Mademoiselle, de toutes ces tribulations, mais j’espère cependant que vous n’avez pas été trop malheureuse…

— Malheureuse ! J’aurais même été très heureuse, s’il n’y avait pas eu mon pauvre père.

— Alors, tout est pour le mieux. Embrassez-le de nouveau, et profitez de l’occasion — elle est excellente — pour lui parler de votre cousin.

— Mon cousin… que signifie ?… Je ne comprends pas.

— Mais si, vous comprenez… Votre cousin Philippe… ce jeune homme dont vous gardez précieusement les lettres…

Suzanne rougit, perdit contenance, et enfin, comme le conseillait Lupin, se jeta de nouveau dans les bras de son père.