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jeu d’enfant et qu’aucun péril ne l’eût menacé.

Plus encore que la vue des agents, cette insouciance rassura l’avocat. Il s’éloigna de la table où se trouvaient les billets de banque.

Arsène Lupin saisit l’une après l’autre les deux liasses, allégea chacune d’elles de vingt-cinq billets, et tendant à Me Detinan les cinquante billets ainsi obtenus :

— La part d’honoraires de M. Gerbois, mon cher maître, et celle d’Arsène Lupin. Nous vous devons bien cela.

— Vous ne me devez rien, répliqua Me Detinan.

— Comment ? et tout le mal que nous vous causons !

— Et tout le plaisir que je prends à me donner ce mal !

— C’est-à-dire, mon cher Maître, que vous ne voulez rien accepter d’Arsène Lupin. Voilà ce que c’est, soupira-t-il, d’avoir une mauvaise réputation.

Il tendit les cinquante mille francs au professeur.

— Monsieur, en souvenir de notre bonne rencontre, permettez-moi de vous remettre ceci : ce sera mon cadeau de noces à Mlle Gerbois.

M. Gerbois prit vivement les billets, mais protesta :

— Ma fille ne se marie pas.

— Elle ne se marie pas si vous lui refusez votre consentement. Mais elle brûle de se marier.

— Qu’en savez-vous ?

— Je sais que les jeunes filles font souvent des rêves sans l’autorisation de leurs